Il y a 365 jours…

Il y a 365 jours…

Il y a 365 jours, ce dimanche 13 avril 2014, j’ai essayé d’enfiler mes chaussettes pour aller dîner chez mes beaux-parents et ça m’a pris plus d’un quart d’heure. Prenant le parti d’en rire plutôt que d’en pleurer (bien qu’en fait l’envie y était), j’ai posté une photo de mon ventre baleine (responsable donc de l’incident chaussette) sur Facebook avec un joli petit commentaire auto-critique.

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Il y a 365 jours, j’ai dîné le soir chez mes beaux-parents, tranquille, enceinte de 37 semaines et 1 jour. Tout allait bien, j’étais en arrêt de travail depuis 1 petite semaine, et je commençais à me préparer à l’idée que la maison serait loin d’être prête quand Poupette se déciderait à venir. De toutes façons avec ce mal au bassin que j’avais, j’allais pas me mettre à trier les dernières étagères de livres de sa chambre. Elle avait un lit de monté, une armoire où ranger ses habits et ça suffirait au moins au début.

Il y a 365 jours, j’ai eu ma grande cousine d’Allemagne au téléphone longuement le soir (maman de deux petits garçons, donc pleine de bons conseils), elle voulait savoir comment se passait cette grossesse. Et moi je lui ai répondu qu’elle avait le temps, que Poupette était encore très haut (tout en me regardant dans le miroir de profil avec mon gros ventre pour une des dernières fois).

Il y a 365 jours, je suis allée me coucher tôt, parce que j’étais fatiguée, un peu comme tous les soirs précédents en fait, essayant de grapiller toutes les minutes possibles de sommeil de l’innocente…

Il y a 365 jours, j’ai regardé notre réveil projection au plafond vers 22h et remarqué que j’avais mal au ventre. A moitié endormie, et ça je m’en souviens comme si c’était hier, je me suis réveillée vers 23h, puis minuit, puis 1h en me disant « tiens c’est marrant, on dirait que c’est régulier. Mais sans aller plus loin dans la réflexion (oui je sais dans ma 38ième semaine de grossesse, ça aurait pu me faire tilt, mais non) comme si mon cerveau avait déjà enclenché le shut-down, comme s’il savait que le stress n’amènerait rien de bon, et qu’on verrait bien ce qui se passe.

Il y a 365 jours, la nuit s’est passée comme ça, un peu entrecoupée de réveils éclairs, à regarder les heures au plafond, et à se dire que je contrôlerais peut-être avec la sage-femme le lendemain à 14h au monitoring hebdomadaire qui était prévu.

Il y a 365 jours, je me suis levée tôt, j’ai pris mon petit déjeuner, j’ai regardé des vidéos Youtube, en attendant celui qui partage ma vie pour reboire un thé tranquille avec lui avant qu’il ne parte travailler. En faisant tout de même une ou deux recherches sur internet (pour me rassurer, quelle réaction des plus débiles j’en conviens, heureusement que j’ai appris à ne plus le faire depuis), j’ai dis au futur papa un peu sur le ton de la rigolade qu’apparemment ce que j’avais était des contractions de Baxton-Hicks, et que j’étais en pré-travail, et qu’il fallait sans doute qu’il se fasse à l’idée qu’il deviendrait papa dans la semaine…

Il y a 365 jours, je suis allée me doucher, une longue douche bien chaude, je me suis lavé les cheveux, j’ai trouvé le courage de m’épiler (une intuition de mon cerveau qui était déjà parti en pilote automatique). Puis je me suis recouchée, avec mon ordi et j’ai regardé un bon film. J’ai répondu à 2 ou 3 textos qui me demandaient comment se passait la fin de grossesse, et je suis allée me faire quelques pâtes, j’avais envie de ces pâtes multicolores, avec du gruyère râpé.

Il y a 365 jours, je me suis soutenue aux meubles de cuisine pendant que l’eau de mes pâtes bouillonnait, parce que ce mal de ventre commençait vraiment à me gêner, j’ai envoyé un texto au futur papa pour lui dire que j’allais peut-être partir un peu en avance à l’hôpital pour le monitoring parce que j’avais quand même un peu sérieusement mal au ventre (sans toujours aucune idée que la fin était déjà enclenchée vitesse grand V)… en mode shutdown mon cerveau je vous dis.

Il y a 365 jours, à 13h pile, le 14 avril 2014, en train de regarder l’épisode de Friends où Rachel accouche, j’ai envoyé un texto au futur papa pour lui dire que je partais avec 1h d’avance, parce que les maux de ventre étaient réguliers et surtout très rapprochés de environ 8 min max, et que je le tenais au courant dans l’après-midi du monitoring. Je me suis lavée les dents, suis montée dans ma voiture après avoir fait coucou à notre voisin, lui aussi futur papa, et suis partie avec mon sac à main, laissant mon plat de pâtes à refroidir sur la table de cuisine.

Il y a 365 jours, j’ai été ravie d’avoir le feu rouge à la caserne de pompiers, parce que ça m’a permis de faire passer une contraction. Je suis arrivée au deuxième étage de l’hôpital, dans le couloir de la maternité, et je me rappelle qu’il m’a paru une éternité. Je suis arrivée tant bien que mal au guichet d’accueil, et j’ai répondu à cette femme qui me demandait si ça allait (en fait c’était la kiné) que j’avais un peu mal et que je venais là pour un monitoring. Sur ces paroles, Eline, cette très gentille sage-femme est venue me chercher et m’a emmené pour le monitoring. Les 2 petites salles étant prises, je suis allée dans la petite salle d’accouchement pour pouvoir surveiller ma tension en même temps.

Il y a 365 jours, je suis restée 1h là, allongée sur ce lit, toujours pas bien consciente, pas bien câblée à ce moment là, me demandant ce qui allait se passer. A regarder ces pics sur le monitoring, ces pics qui allaient dans la zone rouge de plus en plus fréquemment et avec beaucoup moins de répit. Alors là, oui là, seulement là, mon esprit scientifique a repris le dessus sur mon esprit de femme enceinte un peu droguée aux hormones, et c’est en regardant ce graphe que j’ai compris ce qu’il se passait.

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Il y a 365 jours, j’ai réussi à me micro-assoupir pendant les quelques mini-minutes entre deux contractions. Quand Eline est revenue pour m’examiner, elle m’a donné la nouvelle que mon cerveau avait refusé de percuter: j’étais pas en pré-travail… le travail était largement commencé puisque j’étais dilatée à 5cm et qu’il allait falloir s’activer un peu pour faire venir le futur papa illico-presto!!!

Il y a 365 jours, commençait la plus belle (et difficile, et douloureuse, et longue, et fatigante…) journée de toute ma vie.

PS: la suite de cette journée suivra certainement…

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